Un travail minutieux pour donner une seconde vie à un meuble d’exception
Cette commode n’avait jamais été restaurée depuis sa fabrication au XVIIIe siècle et a donc nécessité une restauration en profondeur. Les côtés étaient en effet très abîmés, le bâti fendu, les joints ouverts, les bronzes usés.
La première étape a consisté à démonter le bâti et les bronzes, typiques de l’époque régence, en faisant bien attention à ne pas abîmer la ciselure. Puis il a fallu déplaquer le meuble avec une série d’opérations techniques : retrait du vernis, application d’un papier japonais et d’une couche de colle, utilisation d’un décapeur thermique pour retirer la marqueterie avec délicatesse. Certains bouts de placage étaient trop abîmés et ont dû être remplacés, et le nouveau bois de violette a été plaqué au marteau et à la colle d’os, comme utilisée au XVIIIe siècle.
La surface alors découverte a été remise à niveau, puis le bâti a été replaqué à l’aide d’une poche sous vide. Après au moins une semaine de repos pour que la colle prenne complètement, il a fallu poncer le bois au papier de verre, ce qui en a fait ressortir les veines, et remplir le pore du bois afin d’obtenir une surface parfaitement lisse.
Le meuble a alors été soigneusement verni au tampon par couches successives, une opération longue et demandant des gestes techniques. Pendant les phases de séchage du vernis, le plateau de marbre a été légèrement poncé puis ciré.
Enfin, les bronzes ont été remontés, après avoir été complètement redorés et avoir subi un travail d’usure afin de leur redonner de la patine.
Il aura fallu près de 200 heures de travail attentif pour que cette commode ancienne retrouve toute sa splendeur d’antan. Son bois et ses dorures sont désormais comme neufs, et elle apparaît aujourd’hui telle qu’elle se présentait juste après sa fabrication au début du XVIIIe siècle.