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Restauration d’une commode en marqueterie Boulle, d’époque Louis XIV (1661-1715)

Voici une commode d’exception qui à été restaurée dans notre atelier.

Pour une restauration optimale, nous avons déposé une grande partie de la marqueterie afin de pouvoir restaurer en profondeur le bâti de la commode, des panneaux latéraux et du plateau.
Nous avons aussi dû refaire des éléments de la marqueterie, car toutes les cannelures étaient décollées.

Cette commode est entièrement marquetée d’un décor à la Berain
Jean Bérain est le grand ornemaniste de l’époque et les marqueteries d’André-Charles Boulle ainsi que Nicolas Sageot lui doivent beaucoup.

Fils et petit-fils d’arquebusiers Lorrains, Jean Bérain grandit à Paris, où les siens se sont installés,fuyant les horreurs de la guerre de Trente Ans. Il apprend le dessin et la gravure au sein de sa famille.Il ne fréquente pas l’académie Royale de Peinture et de Sculpture .

Son apprentissage est clairement celui d’un artisan,il devient très célèbre de son temps alors que l’anonymat était le lot des artisans.

Bérain est devenu célèbre en tant qu’organisateur de spectacles,rattaché à l’administration des menus Plaisirs.Il dessine des costumes et des décors de théatre-souvent éphèmeres-conçoit des machineries.Par ce biais il côtoie une riche clientèle qui lui commande des décors intérieurs et pérennes.Il fournit des modèles de plafonds,lambris,cheminées, meubles,tapisseries et organise à l’occasion quelque pompe funèbre.

Ses arabesques tout en fantaisie reprennent les grotesques de la Renaissance-rinceaux,sphinges , Putti, masques grimaçants ou termes -eux-mêmes hérités de l’Antiquité.Berain y ajoute le motif du singe,qui a certainement pour origine les ornements fantaisistes des armes.Le singe et les entrelacs seront très présent au cours du XVIII ème siècle,Certains voient donc en Bérain un des père du style rocaille (époque Louis XV) tout en courbe et en fantaisie.

Ses recueils d’ornements diffusés dans tout le pays on exercé une grande influence sur les arts décoratifs.Nombre de peintres,ébénistes Liciers dev faïenciers se sont inspirés de son travail.

Non estampillée ,cette commode peut cependant être attribuée à Nicolas Sageot,ébéniste dont l’atelier, installé dans la Grande -Rue du Faubourg Saint-Antoine,fut tout particulièrement actif sur le marché du mobilier parisien durant les dernières années du règne de Louis XIV.
En 1720,Sageot décide de fermer son atelier pourtant prospère et sombre dans la folie,en 1723.